Pluie de météorites, décollage de fusée, clair de lune sur une exoplanète… Fasciné par l’univers spatial, le neurobiologiste Hervé Cadiou s’attache depuis quelques années à retranscrire ses rêveries intergalactiques dans des peintures d’une rare précision. Son travail est à découvrir dans une boutique d’astronomie du Neudorf.
Elles ressemblent à s’y méprendre à des photographies du cosmos. « Mes clients en sont bluffés », témoigne Alexandra Herrgott, propriétaire de la boutique Enastros, qui expose depuis plusieurs mois six peintures d’Hervé Cadiou. Et pourtant, aussi surprenant que cela puisse paraître au vu du résultat, toutes ces scènes sont entièrement issues de son imagination. Hervé Cadiou ne travaille jamais d’après photo, même s’il insiste sur le fait que tout ce qu’on peut admirer dans ses peintures est réel et à l’échelle, des représentations du crash d’une météorite à la mise sur orbite d’un satellite. Ses influences sont multiples, des illustrations rétro-futuristes de Chestley Bonestell des années 1960 à l’univers de films comme Star Wars ou Armageddon… « Même si j’essaie de m’en détacher, pour créer mon propre univers. »
C’est sans doute le temps qu’il y consacre qui confère un tel résultat bluffant à ses compositions… « J’y passe une heure chaque soir. Je termine une peinture en deux semaines en moyenne, soit une vingtaine d’heures minimum pour chacune », explique le chercheur en neurosciences (Institut des neurosciences cellulaires et intégratives, Inci). Pour l’instant, il se cantonne à un format A3 : « Je peins dans mon appartement, sur un petit bureau », donc sur un emplacement quelque peu limité pour retranscrire par le dessin l’immensité du cosmos. Il y a aussi une raison technique : « Tout simplement, si je passe à un format plus grand, ma feuille gondole. C’est ce qui pourrait un jour me faire passer à la toile ».
Projection à la brosse à dents
La technique d’Hervé Cadiou est immuable : sur une feuille noire, il commence toujours par appliquer « une couche très légère de peinture métallisée », explique l’autodidacte, qui a dû ruser pour représenter au mieux la surface d’un astéroïde ou la luminosité de la Voie lactée : « Par exemple pour les étoiles, j’utilise la technique de la projection à la brosse à dents ». Pour peindre, il utilise de la gouache.